Il y avait
toujours cette attraction que je détestais plus que tout lorsque j’étais plus
jeune, aussi je faisais de tout mon possible pour distraire et duper ma
compagnie afin d’éviter sa mention. Le labyrinthe de miroirs était pour moi ce
que l’enfer était pour Sartre. L’image que je projette je l’intercepte déjà et
ce avant même qu’elle ne se représente dans le regard d’un autre. Aussi, dans
ce labyrinthe, je me sens prisonnière de mon propre regard.
Je sentirais
probablement le même malaise si je devais y retourner aujourd’hui et pourtant j’ai
affranchi tant de complexes et réussi la
plupart des choses que j’ai entreprises. Cela n’a toutefois aucune importance,
car je sais que peu importe ce que j’achèverai, je ne me sentirai jamais
accomplie. Parce que je sentirai que j’ai besoin de réaliser plus, de m’élever
toujours plus haut. Mais les autres ne
comprennent pas pourquoi. Ils me disent que je dois embrasser ce que j’ai présentement et
que je suis à l’âge de passer à la prochaine étape de la vie. Ils me reprochent
mon attitude qui leur semble hautaine ce qui les déconcertes étant donné que je
m’auto-persécute ouvertement.
« Je
te comprends pas, l’estime que tu te portes est impitoyable mais tu donnes
quand même l’impression que personne en vaut la peine. T’es fatigante. »
En effet,
je ne suis pas assez bien; mes valeurs sont branlantes, mes principes s’enracinent
sur mon égo et non pas une moralité rigide, mes choix s’accordent à la
girouette soufflée par mes espoirs farouches et mes perspectives obstinées. Mais
je me vois telle que je suis. Et je suis rendue à un point où je ne veux plus
le camoufler. Alors oui, je ne suis bien pour personne et bien que j’y
travaille, je veux que tout le monde le
sache tout de suite.
Et les
raisons pour lesquelles je ne m’accorde avec aucun de vous sont des antonymes
aux miens. Tu ne vois pas tes lacunes ou tu ne les exposes pas dans le but de
leurrer une innocence délectable. Tu veux forger l’image nette pour t’écornifler
de velléités. Et quand tu te sens pris au piège par mon regard tu t’excuses
avec la fameuse anxiété du siècle. Je ne savais même pas que le stress était une
maladie avant mais puisque ça a un nom médical maintenant je ne sais même pas
si j’ai le droit de te reprocher cette justification. Moi, je voudrais tout simplement te voir
essayer. Essayer de te repenser, tenter de persévérer, t’inciter à sortir de ta
routine ou du connu. J’aimerais sentir ta volonté de partir explorer ailleurs
que ton petit chez toi confortable. Je voudrais que tu fasses ces choses avec
moi ou du moins que tu l’envisages…
Parce que
quelqu’un qui ne voit pas ses lacunes ou qui veut les dissimuler du regard d’autrui
m’ennuie profondément. Le monde ne sera jamais idéal, surtout en ces temps d’infortune,
et s’en détacher ne le rend que plus superficiel. Et je déteste le superficiel.
Alors non
je ne suis pas assez bien; au point de détester mon propre regard mais je ne
cache pas que je fais de mon mieux pour changer.
Donc non,
concevoir, famille, maison et chien ne font plus réellement parti de mes plans,
je pense avoir quelque chose de plus important à faire pour le moment.
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