lundi 1 décembre 2014

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 Tristan and Isolde, Lyon Opera, France, 2011 


Des doigts, courbés par l'aridité de la vie, enfoncent machinalement la fourberie des lettres qui se rassemblent avidement pour former les maux d'une maladie incongrue. Ne jamais passer le chemin de la pureté blanche sans la tacher rageusement des couleurs ternes qu'arbore l'humanité. La promesse d'une vie, l'horreur d'une éternité inextinguible. Une autre décennie et "Je me souviens" n`est plus que l`illusion de la naïveté des tourments. C`est quand l`hécatombe prend forme que la douleur, incarnée par la délicieuse laideur infantile, s'échappe des corps pour laisser place au triomphe de la peur. S`embrase alors le ressentiment du sodium et la culpabilité de l`eau. Leur essor, leur voyage, efface sur les joues du crocodile la rugosité de sa sérénité . Le rire silencieux des morts fait échos au tic-tac despotique de l`horloge tandis que le vent essoufflé, genou à terre, pousse les derniers effluves de l'automne. Les arbres frémissent et au regret de ma plume, laissent les fragments de leur mémoire se faufiler entre leurs branches.  

Écrire? Non. Exister au  delà du temps. Ne pas s`oublier malgré tout.

vendredi 12 septembre 2014

Ignition commémorative







Daniel Keene's Scissors, Paper, Rock 2010À mon souffle se disperse la fumée brumeuse d`une fraction de mon âme au jour des lamentations pyrrhoniennes.  Commémoration annuelle débridée ou encore Crémation ponctuelle d`un passé fragmenté. C`est le jour des soupirs bornés du patriarche, des couinements craintifs du récipiendaire et de la Sainte-Nécrose.  
Le regret de ne pas avoir expiré vigoureusement ou de n`avoir expié pompeusement.
C`est la parure de mes années :  la Contrition.


dimanche 30 mars 2014

L`Autre Soi


Source photo: One Missed Call 


Minuit sonne, l`heure où les pions se bouffent entre eux et où les Chevaliers laminent les Reines d`un aiLe ingénieux.  Entre ses échecs et ses illusions, un insomniaque recueille le bruissement furtif de la créature face à lui; la bouche ouverte sur un cri silencieux, les yeux hantés; elle le pointe d`un doigt tremblant.

 « Moi » comprend l`insomniaque; « Je suis elle; elle est moi ».   Les miroirs ne montrent que ce que   l`on veut vraiment y voir; les reflets ne sont que les esquisses matérialisées de nos désirs ensevelis. La réalité elle, ne se présente que sous son aspect matérialisé; aussi hideuse et cruelle soit-elle. Les hommes la reconnaissent à l`aura nauséabonde qui comprime leur cœur et qui réduit à néant leurs espoirs vainement nourri.



 Le visage démasqué, l`homme tourmenté, tatoue sur la blancheur d`une vierge ses cicatrices entremêlées. Il noircit maladivement les feuilles alors que ses plaies en sont  l`encrier et sa plume, la lame de ses regrets.