jeudi 20 septembre 2012

Bougies et épitaphes

Ma vie est une limace qui s`évertue à glisser vélocement sur la ligne du temps. De ce fait, en deux interminables décennies, j`ai eu l`illusion d`étudier en grande partie la sagacité de Socrate, de sentir la décrépitude d`Augustin, de me complaire dans la mélancolie d`Hugo ainsi que dans la solitude de Kafka et, finalement,  de vivre la névrose vénéneuse freudienne. Alors quand vient le temps de souffler une nouvelle bougie, me vient l`envie de rissoler tout ce qui se trouve devant moi. Humains y compris. Vésanie qui ne sera non dû au complexe de la vieillesse, ou encore au vœu, vain en soi, de la jeunesse éternelle mais froncièrement provoquée par ces doux mots effrontés: je suis. C`est là tout le carnage du monde.
C`est donc loin de la dépravation hédoniste ou de la débauche épicurienne que je « célébrais », mardi dernier, ma majorité américaine tandis que ceux-ci  exprimaient une énième minute d`ignorance. Euh, je voulais dire qu`ils observaient une minute de silence, afin de se remémorer les disparus de l`effroyable attentat d`il y`a onze ans.
Et les lamentations des morts se joignirent à la fatalité de ma naissance.