vendredi 30 juin 2017

Labyrinthe de miroirs

Il y avait toujours cette attraction que je détestais plus que tout lorsque j’étais plus jeune, aussi je faisais de tout mon possible pour distraire et duper ma compagnie afin d’éviter sa mention. Le labyrinthe de miroirs était pour moi ce que l’enfer était pour Sartre. L’image que je projette je l’intercepte déjà et ce avant même qu’elle ne se représente dans le regard d’un autre. Aussi, dans ce labyrinthe, je me sens prisonnière de mon propre regard. 

Je sentirais probablement le même malaise si je devais y retourner aujourd’hui et pourtant j’ai affranchi  tant de complexes et réussi la plupart des choses que j’ai entreprises. Cela n’a toutefois aucune importance, car je sais que peu importe ce que j’achèverai, je ne me sentirai jamais accomplie. Parce que je sentirai que j’ai besoin de réaliser plus, de m’élever toujours plus haut.  Mais les autres ne comprennent pas pourquoi. Ils me disent que je dois embrasser ce que j’ai présentement et que je suis à l’âge de passer à la prochaine étape de la vie. Ils me reprochent mon attitude qui leur semble hautaine ce qui les déconcertes étant donné que je m’auto-persécute ouvertement.

« Je te comprends pas, l’estime que tu te portes est impitoyable mais tu donnes quand même l’impression que personne en vaut la peine. T’es fatigante. »

En effet, je ne suis pas assez bien; mes valeurs sont branlantes, mes principes s’enracinent sur mon égo et non pas une moralité rigide, mes choix s’accordent à la girouette soufflée par mes espoirs farouches et mes perspectives obstinées. Mais je me vois telle que je suis. Et je suis rendue à un point où je ne veux plus le camoufler. Alors oui, je ne suis bien pour personne et bien que j’y travaille,  je veux que tout le monde le sache tout de suite.

Et les raisons pour lesquelles je ne m’accorde avec aucun de vous sont des antonymes aux miens. Tu ne vois pas tes lacunes ou tu ne les exposes pas dans le but de leurrer une innocence délectable. Tu veux forger l’image nette pour t’écornifler de velléités. Et quand tu te sens pris au piège par mon regard tu t’excuses avec la fameuse anxiété du siècle. Je ne savais même pas que le stress était une maladie avant mais puisque ça a un nom médical maintenant je ne sais même pas si j’ai le droit de te reprocher cette justification.  Moi, je voudrais tout simplement te voir essayer. Essayer de te repenser, tenter de persévérer, t’inciter à sortir de ta routine ou du connu. J’aimerais sentir ta volonté de partir explorer ailleurs que ton petit chez toi confortable. Je voudrais que tu fasses ces choses avec moi ou du moins que tu l’envisages…

Parce que quelqu’un qui ne voit pas ses lacunes ou qui veut les dissimuler du regard d’autrui m’ennuie profondément. Le monde ne sera jamais idéal, surtout en ces temps d’infortune, et s’en détacher ne le rend que plus superficiel. Et je déteste le superficiel.
Alors non je ne suis pas assez bien; au point de détester mon propre regard mais je ne cache pas que je fais de mon mieux pour changer.


Donc non, concevoir, famille, maison et chien ne font plus réellement parti de mes plans, je pense avoir quelque chose de plus important à faire pour le moment. 

Pandore

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Il parait qu’après une certaine période de temps probatoire, on se fait inévitablement happer par les événements fructueux du passé qu’on ne pouvait confronter aux moments où ils se produisaient pour une raison ou une autre. Il faut croire que la nature humaine est plus vicieuse qu’elle ne pouvait le laisser déjà croire pour s’imposer son propre jugement. Imaginez qu’une personne  à qui le sort n’a jamais fait de cadeau, ait enduré des circonstances qui la dépasseront toujours jusqu’à un certain point ce qui, par conséquent, la contraignait à gonfler sa boite de pandore au fil du temps. Non qu’elle ne confronte pas les situations mais plutôt qu’elle en récolte les éclats tout en décidant  de confiner la relation causale. En d’autres mots, acheter une marchandise défectueuse, admettre sa vulnérabilité à la fourberie, éviter le marchand qui vous a trompé et utiliser l’article brisé au risque de se blesser. Et si cela devait vous arrivez 5, 10 et peut-être 20 fois, vous adoptez, malgré vous, la même conduite. Sauf qu’une chose va vous arriver; vous perdez foi et confiance en la nature humaine. Tout de même, un jour, on vous dit qu’au final vous finirez bien par affronter les 20 voleurs qui vous ont maraudés.  Parce qu’après un certain point votre égo s’effarouche; pourquoi vous les avez laissés filer sans rien dire quand vous aviez l’intelligence pour dénoncer leur concupiscence. Mille et une raison et d’entre elles, le courage et peut-être la volonté d’aimer ou d’être aimé défaillante ou robuste. Il n’y a pas de doute, on reste répréhensible dans l’inaptitude à braver l’entité des conjonctures qui provoquent nos maux. Mais nous sommes encore plus coupables d’ignorer la vanité des tyrans; nous sommes en partie responsables des souffrances des prochaines victimes. Et puis on ne peut croiser son propre regard sans éprouver du dégoût envers l’être qui s’est laissé piétiner.


Somewhere else


“Are you going somewhere during spring break? “
She responded by a lifeless “I have nowhere to go.”

I should’ve probably pitied her at that moment but I strangely felt envious of her resolution.  It’s as if she was telling me that even though she was not particularly joyful she didn’t have any place she wanted to go. Because the people she believes in are beside her, ergo, going anywhere wouldn’t make her happier.  It’s like she was trusting her actual entourage and wasn’t hoping of meeting someone in another place that would enlighten her life. Unlike me.

I moved to so many places and meet new faces every few years yet I felt jealous of that girl who had nowhere to go. Since she had something and I did not. A place to call home; where you can feel that it doesn’t matter if you don’t go anywhere and just stay still. This place filled with people you don’t want being apart from even though it’s hard or sad to be beside them. I coveted this kind of place because no matter where I went  I never encountered someone who made me want to stay.

So what if I visited so many countries/cities, met countless faces, learned new languages and subsisted in so many cultures; I still don’t have a place to call home and I still don’t trust people. That’s why I always have somewhere I want to go, wherever it might be. Even though, I strongly acknowledge that it’s not the places; it’s the people.

However, lately I have been thinking that my happiness should not depend on others perspectives or feeling. I thought I was old enough to be more reasonable but I am still strangely repulsed by other’s  average thinking. I still have so many difficulties with small talks because, honestly, I don’t care about the weather, the boy/girl you’re sleeping with or your new smartphone. I just want us to share our flaws, our worst nightmares, our blunders, ours hopes and perhaps our happiness. Though, humankind might think I’m insane.

Nowadays, I gaze more at trees, rivers, bridges, roads and sometimes; the sky-anything that is less human-, therefore, I rarely met the eyes of a stranger. Nevertheless, I guess I’m still looking for that person whom I can call home since I want to go somewhere else once again.