Chaque matin on
croise le reflet dissocié de nos désillusions. Les miroirs ne sont-t-ils pas
les armes ultimes d’aliénation ?
C’est étrange comme
on peut se regarder à tout moment et pourtant ne jamais se voir réellement.
Dans un monde dépourvu de reflets on prendrait certainement plus de temps à analyser
l’image que l’on propulse. À quel point incarne-t-on
ce qu’on est et quelle portion du
personnage peut on projeter ?
Prendre cinq
heures à perfectionner un masque et pourtant ne jamais croiser son propre
regard. Est-ce que tu peux voir ta reproduction dans tes propres yeux ?
Non, on préfère
se chercher dans le regard d’un autre et non le sien. C’est un peu comme
regarder une vidéo de soi-même, peu importe comment bien on parait il y a
toujours ce petit malaise comme si on essayait de se dissocier de notre représentation.
Être conscient de
soi-même c’est avoir son reflet projeter devant nous constamment. C’est être prisonnier de son propre regard. C’est
comme manipuler les files d’une marionnette ; à force d’essayer de coordonner
les mouvements de son pantin afin qu’il intègre son entourage, on finit par
être si conscient de nos geste qu’on
finit par limiter ce qu’on est vraiment.
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