J’ai une fois dit à un collègue que j’avais
souvent des moments de dépersonnalisation et que ça me faisait douter sur mes choix
dans la vie. Parce qu’il ne savait pas ce que c’était, je me hâtais de lui
expliquer et au fur et à mesure que je parlais son visage se mortifiait. Je n’étais
pas déçue parce que cela ne lui était jamais arrivé, mais plutôt parce que je voyais que
ça l’effrayait. Ce n’est pas obligé d’être une maladie que de se sentir extérieur
à nous-même et d’avoir un malaise global sur notre existence. Ça permet de se remettre
en question et d’analyser ce qui devrait changer. Peu importe ce que je disais,
je percevais dans ces yeux qu’il avait envie d’appeler l’ambulance. ‘Ah… ce n’est
pas normal’ était tout ce que je pouvais l’entendre,
silencieusement, dire à ce moment-là.
…
Autrefois, les fictions médiatiques qui ânonnait
sur la façon dont les personnes âgées meurent dans leur appartement sans que
personne ne s’en rende compte, m’invoquaient plutôt de l’incompréhension plutôt
que de l’empathie. Pourquoi vivre si
longtemps si c’est pour finir misérablement? En réalité, c’est quand tu peux être aussi pédant
envers toi-même que tu y réfléchis vraiment. En fait, ce n’est même pas une
question de choix. C’est un processus par lequel la société moderne nous fait
oublier notre propre existence. Une défaillance
non dû aux maladies dégénératives de la vieillesse mais plutôt provoqué par le
confort statique. Une aisance pour laquelle on travaille trois quarts de notre
vie. Le problème c’est qu’on pense qu’on en est sauvé si on a le minimum de perspicacité
sur la vie. Mais vraiment, est-ce que vous vous êtes demandé si aujourd’hui
était différent d’hier? Non pas différent en termes d’événements mais de
circonstances. Avez-vous rencontré une nouvelle personne? Avez-vous appris un
mot de langue différente? Avez-vous pris un chemin différent pour vous rendre
au travail? Avez-vous vécu une situation désagréable ou inconfortable?
Avez-vous appris une chose nouvelle qui va modifia une de vos actions
habituelles?
Les gens ne sont pas conscients à quel point
les commodités dont on se dote sont les armes d’aliénation de la société. Donnez-vous
comme défi de quitter votre appartement pour simplement 7 jours sans rien
apporter. Peu importe comment vous les passez : amis, hôtel, camping… Voyez
si vous n’êtes pas soulagé de retourner dans votre confort après les 7 interminables
journées. Par contre, dépendamment de vos circonstances et de la façon dont
vous interagissez avec les gens, vous allez vous rendre compte que ces 7
journées sont les plus mouvementées dans un certain laps de temps. Dévier de la
routine peut également vous donner une image intégrale sur ce que vous faites
et si vous êtes réellement satisfaits de votre vie.
La plupart des sociétés actuelles nous
apprennent que le processus normal qui
vise le succès de vie se fait en une série d’étapes : aller à l’école,
décrocher un emploi stable, se marier, procréer, élever la descendance et enfin
se récompenser avec une retraite. Cool tout ça, mais c’est quoi le but? Ou
plutôt, pourquoi ce parcours est celui qui assure la réussite dans la vie?
Pourquoi est-ce qu’on finit par faire face à la mort sans qu’en se rende compte
de la fin? Si tout le monde a fait la même chose que vous, en quoi votre existence
est exceptionnelle? Pourquoi vivre comme les autres?
Essayez de répondre à la question ‘Qui êtes-vous?
Sans utiliser votre nom, âge, éducation, profession, religion ou votre
nationalité… Êtes-vous satisfaits de ce que vous êtes présentement?
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