jeudi 28 septembre 2017

Un air romantique


Aujourd’hui, j’ai trouvé à l’automne, un air romantique…

Les arbres délaissaient leur parure mirifique sur les rues déroutées par les parcelles étincelantes atypiques qui, pour un temps déterminé, orneraient les pavés d’un revêtement honoraire. 

Perturbé par l’éraflement des semelles impertinents sur des dalles, inhabituellement, coquettes, l’air résonnait de pas  ostensiblement vifs. La magnificence du panorama se moquait de la modestie de mon apparat. Au fur et à mesure que mon élan fugitif s’évanouissait, je me remémorais une randonnée qui avait eue lieu des lumières d’années passées. J’étais accompagnée d’un individu fraichement récolté à la sortie d’un banc d’école. En d’autres termes, je camouflais mon complexe de supériorité derrière une excuse : la théorie corrélationnelle entre ingénuité et bonté. J’ai été longuement conditionnée dans l’idée que l’amour résidait dans les actes de violences et j’essayais de me prouver un point. Je voulais tester, empiriquement, une affinité sans brutalité qui, à l’époque, j’associais avec la candeur. Ce n’était pas l’automne, mais le grésillement des feuilles mortes à mes pieds qui me rappelait le sourire innocent que j’avais révoqué avec des yeux, froidement, septiques. Quand la cruauté anime un cœur, l’innocuité d’un monde parait fade et déplacée.  

Un souffle éhonté faisait frémir les branches des arbres embarrassés par l’abandon de leurs caduques aux fresques ombragées; le vent portait les derniers fragments d’un passé fructifié. Ils disent que « l’amour est une question de timing ». Je ne peux pas me permettre d’accorder cette aberrante excuse à ceux qui n’ont pas pu fortifier leurs relations en raison de la modernité du temps. Toutefois, j’imagine qu’il y a des situations plus propices à certaines rencontres, ce qui peut rendre les souvenirs plus délectables.  Dénudés et à l’allure glauque, les rameaux frissonnaient, encore une fois, emportant avec eux la contrition de l’arborescence souveraine.

Le ciel était, subtilement, chaud et il emplissait l’air des couleurs incandescentes de l’automne. On aurait dit que la nature s’amusait de l’extase artificielle affichée sur les figures humaines. Dès lors, il me semblait que quiconque passait sous ce parement lumineux avait un air passionné. Ce qui faisait changement des ombres austères et flétries qui déambulent dans les édifices au-dessus de nos salaires.

On entendait le son des notes, lointaines, d’un piano qu'un individu hasardeux avait offert aux oreilles indifférentes d’une masse scolarisée. Des jeunes femmes aux mines extasiées, pavanaient, niaisement, dans l’espoir de se démarquer de leurs gémeaux. Quelques applaudissements courtois et un seul sourire sournois à cette scène, futilement, romanesque. Pourtant, quelque part au creux d’un vide assiégé-et tourmenté par l’arrière-saison-, je leur envie leurs prestidigitations.  La perception lucide de la réalité ne laisse pas de répits aux esprits conscients et, hâtivement, m’évoque une identité singulière affranchie.

Le temps était exalté; ses émotions translucides invoquaient les sentiments dissimulés, émanant des attachements probatoires.

Aujourd’hui, j’ai trouvé à l’automne, un air romantique.







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