Aujourd’hui, j’ai trouvé à l’automne, un air romantique…
Les arbres délaissaient leur parure mirifique
sur les rues déroutées par les parcelles étincelantes atypiques qui, pour un temps
déterminé, orneraient les pavés d’un revêtement honoraire.
Perturbé par l’éraflement des semelles impertinents sur des
dalles, inhabituellement, coquettes, l’air résonnait de pas ostensiblement vifs. La magnificence du panorama se moquait de
la modestie de mon apparat. Au fur et à mesure que mon élan fugitif
s’évanouissait, je me remémorais une randonnée qui avait eue lieu des lumières
d’années passées. J’étais accompagnée d’un individu fraichement récolté à la sortie
d’un banc d’école. En d’autres termes, je camouflais mon complexe de
supériorité derrière une excuse : la théorie corrélationnelle entre
ingénuité et bonté. J’ai été longuement conditionnée dans l’idée que l’amour
résidait dans les actes de violences et j’essayais de me prouver un point. Je
voulais tester, empiriquement, une affinité sans brutalité qui, à l’époque, j’associais
avec la candeur. Ce n’était pas l’automne, mais le grésillement des feuilles mortes
à mes pieds qui me rappelait le sourire innocent que j’avais révoqué avec des yeux,
froidement, septiques. Quand la cruauté anime un cœur, l’innocuité d’un monde
parait fade et déplacée.
Un souffle éhonté faisait frémir les branches
des arbres embarrassés par l’abandon de leurs caduques aux fresques ombragées; le
vent portait les derniers fragments d’un passé fructifié. Ils disent que
« l’amour est une question de timing ». Je ne peux pas me permettre
d’accorder cette aberrante excuse à ceux qui n’ont pas pu fortifier leurs
relations en raison de la modernité du temps. Toutefois, j’imagine qu’il y a
des situations plus propices à certaines rencontres, ce qui peut rendre les souvenirs
plus délectables. Dénudés et à l’allure
glauque, les rameaux frissonnaient, encore une fois, emportant avec eux la
contrition de l’arborescence souveraine.
Le ciel était, subtilement, chaud et il
emplissait l’air des couleurs incandescentes de l’automne. On aurait dit que la
nature s’amusait de l’extase artificielle affichée sur les figures humaines.
Dès lors, il me semblait que quiconque passait sous ce parement lumineux avait
un air passionné. Ce qui faisait changement des ombres austères et flétries qui
déambulent dans les édifices au-dessus de nos salaires.
On entendait le son des notes, lointaines, d’un piano qu'un individu
hasardeux avait offert aux oreilles indifférentes d’une masse scolarisée. Des
jeunes femmes aux mines extasiées, pavanaient, niaisement, dans l’espoir de se
démarquer de leurs gémeaux. Quelques applaudissements courtois et un seul
sourire sournois à cette scène, futilement, romanesque. Pourtant, quelque part
au creux d’un vide assiégé-et tourmenté par l’arrière-saison-, je leur envie
leurs prestidigitations. La perception
lucide de la réalité ne laisse pas de répits aux esprits conscients et,
hâtivement, m’évoque une identité singulière affranchie.
Le temps était exalté; ses émotions
translucides invoquaient les sentiments dissimulés, émanant des attachements
probatoires.
Aujourd’hui, j’ai trouvé à l’automne, un air romantique.
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