Le froissement du tissu fût frémir, telle la contrainte d’une caresse,
la pâleur du cou de l’homme au costume ambré. Les mouvements vifs et précis de
ses mains, révélaient le vestige d’un geste à maintes fois repris. Il avait
pourtant toujours eu du mal à supporter le port de cravates, mais le souvenir
de sa mère ne l’en laissait s’en départir. Chaque matin, elle s’agenouillait au pied de son enfance et l’enveloppait du vêtement fraîchement lavé et
séché : « Mon garçon, le monde appartient à ceux qui portent leur
régate hautement. » Elle ne lui avait légué que les mots auxquels
s’accrochent les femmes soumises à leurs dispositions maternels. Frêle, elle
portait le sourire dépravé, de son dur labeur. Cette femme n’avait jamais
appris à vivre pour elle-même, d’aussi loin qu’il pouvait s’en souvenir, elle
offrait chaque fragment de son âme aux hommes qui la conquéraient. Jamais ne
l’avait-on vu refuser un service aussi discourtois en son encontre, il pouvait
être. Elle supportait ardemment le fardeau de sa bonté, un supplice qui forgeait son caractère dans la
subordination. Les traits de l’homme se
déformèrent hideusement, le souvenir de sa mère, imprégnait en son être, la
révulsion que l’on porte aux femmes de joie. Une fois qu’elles se sont
offertes, elles n’exhibent alors que la débauche des hommes qui en ont jouie.
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