mardi 20 décembre 2011

Film : Des hommes et des Dieux










Inspiré de l`histoire des moines de Tibhirine tués en Algérie 1996 lors de la guerre civile entre groupes islamistes armée algérienne, Des hommes et des Dieux est né 14 ans plus tard entre les mains du réalisateur Xavier Beauvois.

Sans prendre en compte les problèmes politiques du pays, le film met en scène la vie quotidienne simple et austère des moines catholiques dans un village isolé ainsi que l`interaction de ceux-ci avec les villageois algériens. La vie que mènent les moines est conçue de tâches quotidiennes dans le monastère, de travail dans la terre ainsi que de prières silencieuses et « chantées ». En somme, on est en mesure de sentir la sérénité et la tranquillité d`une vie dédié à l`amour de Dieu.
Tout au long du film, des moments de silences pourront être remarqués, ce qui met l`accent sur l`importance de se retirer dans son intériorité pour les moines de Tibhirine. Néanmoins, cette paisibilité sera interrompue par la tension que s`installera face à l`appréhension dû à l`effervescence et à la violence des groupes islamistes.


C`est un film qui m`a agréablement surprise car je me méfiais, un peu, de la popularité qu`il avait. Aimer un film que le grand public semble apprécier n’est pas de bon augure; ce sont souvent les films les plus « exécrables» qui récoltent les lauriers d’une notoriété frauduleuse. Cependant, ce film aborde une dimension que je n`avais osé espérer. D`un côté, les silences ont une signification de profonde quiétude et de l`autre les dialogues sont d`une profondeur intellectuelle inattendue. Ce qui m`a le plus frappé, c`est le fait que la réalisation du dialogue interreligieux ait été faite aussi judicieusement et avec une application dirait-on, parfaite. J`ai apprécié les dimensions de l`entraide, de la quiétude entre deux communautés différentes ainsi que le « vivre ensemble » (ou le « vivre avec l`inconnu ») tout en gardant une sérénité exemplaire.

Le thème tournant autour du sacrifice m`a également touché; les moines avaient fait, selon moi, un choix juste, car la vie est plus humble et honorable lorsqu`on la vit pleinement et non en fuyant la réalité. Cela démontre l`importance d`aller jusqu’à bout de ses choix et de ne pas éprouver de remords mais cela révèle également du désir des moines de rencontrer Dieu. En revanche, le réalisateur n`a pas inclut la mort dans le film, puisqu’il voulait être le plus objectif possible et ne pas élaborer une théorie ou une hypothèse concernant la mort des moines, la guerre civile d’Algérie n`étant pas le sujet centrale.

Au début, je me disais que le film aurait dû finir tout de suite après la scène du diner final: sur la trame sonore du Lac des Cygnes, de Tchaïkovski le diner final annonce le pressentiment d`une fin imminente. Cette « Cène » fait ressortir tous les sentiments retenus jusque-là, c`est donc une certaine libération de l`âme toute entière. Cependant après une brève réflexion, j`en ai déduit que l`image de la fin, celle des bourreaux entrainant les «prisonniers » fiers et accomplis, avaient une signification tout aussi profonde.

Bref, ce film est une réalisation qui me semble être si réelle que l`on peut être facilement troublé par le naturel des acteurs. On a l`impression qu`ils jouent le rôle de leur propre vie. D`ailleurs, il est nécessaire de saisir les émotions qui se trouvent tant dans les dialogues que dans les silences sinon on pourrait ne pas comprendre la portée de cette réalisation et trouver ce film trop monotone, voir même « ennuyeux ».


 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire